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Retour 08.03.2018

Patricia Lorenz, des hommes et des chiffres

Dans le bagage de Patricia Lorenz, il y a plus de 20 ans de savoir-faire et d’expérience. Plurilingue, l’entrepreneure a grandi en Valais et obtenu son diplôme à l’école de commerce de Sion avant de suivre celui qui deviendra son mari, Hubert Lorenz, à Lausanne.

Sa carrière professionnelle commence dans le chef-lieu vaudois où elle est engagée dans une entreprise en tant qu’employée de commerce. Rapidement, les dirigeants lui accordent leur confiance et lui offrent le poste de responsable régional pour la Suisse romande. Une première expérience riche en enseignement pour la suite.

Tout juste diplômé, son mari décide de concrétiser son travail de doctorat en montant une start-up. Le binôme se révèle complémentaire. Patricia Lorenz s’occupe de l’administration et des ressources humaines pendant qu’il gère la partie technique. Une combinaison gagnante puisqu’aujourd’hui, Mimotec, puisque que c'est d'elle qu'il s'agit, a acquis une solide réputation dans le domaine des microcomposants et vient d’être rachetée par le groupe horloger jurassien Acrotec. Rencontre.

 

En tant que femme, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées durant votre carrière ?
Honnêtement, je ne me suis jamais sentie freinée et je n’ai jamais souffert d’un manque de crédibilité parce que j’étais une femme. Au contraire, je pense que les femmes ont d’autres qualités, une façon de voir les choses différemment et c’est très enrichissant pour une entreprise.
Alors oui, il faut admettre que l’on est peut-être plus observée que les hommes. On attend de nous plus de perfection et donc on a moins le droit à l’erreur, particulièrement en Valais. Mais gentiment, on va passer au-dessus de ces considérations homme/femme pour se concentrer sur les compétences.
Que cela soit ici ou ailleurs, j’ai toujours eu un très bon accueil de la part de mes collègues masculins. J’ai une vision plus douce tout en étant efficace. Par exemple, en réunion, je peux me montrer très pragmatique et éviter les bla-bla inutiles.

 

Comment gère-t-on une famille avec une carrière comme la vôtre ?
L’essentiel, c’est de trouver un juste équilibre entre les deux. Ma famille est très fière de mon parcours et m’a toujours soutenue. C’est sûr que lorsque l’on a trois enfants, il faut savoir s’organiser [Rires]. Surtout qu’il y a 20 ans, il n’y avait pas autant de solutions de garde que maintenant. Il a fallu beaucoup courir et être inventive. Mais finalement, toutes ces expériences ont été très bénéfiques aussi bien pour mes enfants que pour l’entreprise. Mes enfants sont heureux d’avoir appris à être autonomes rapidement. Cela m’est également très utile au quotidien dans mon travail: je comprends mieux les femmes de mon entreprise et leur défi de mère et d’employée. Je peux ainsi proposer des solutions adaptées à leur situation.
Aujourd’hui, cela devient de plus en plus facile de mener de front une vie familiale épanouie et une carrière professionnelle ambitieuse.

 

Est-ce que vous avez entendu des remarques à ce sujet ?
Pas directement en tout cas. Et honnêtement, cela m’est complètement égal. Chacun a le droit de choisir la vie qui lui convient. Je pense que ces critiques ne sont plus d’actualités. De nos jours, on peut faire les deux, si l’équilibre est trouvé, c’est gagnant pour l’économie, la famille et le bien-être de tous.

 

Auriez-vous changé quelque chose à votre parcours ?
Non, je me sens respectée et j’ai toujours été soutenue par les personnes avec qui j’ai travaillé.
Personne n’est parfait et il faut apprendre à aller chercher les compétences où elles sont. Je n’ai jamais hésité à demander de l’aide quand cela était nécessaire ou à me former pour compléter mes connaissances.

 

Quel est votre message pour la jeune génération ?
Osez !
Osez être inventif, osez faire ce que vous avez envie de faire, osez prendre des décisions, vous former et aussi déléguer. Car entreprendre, ce n’est pas être chef, c’est accepter de prendre des responsabilités et faire confiance.
En fait, c’est ça le pari gagnant: prendre du plaisir et oser.

 


Petite question subsidiaire… Mimotec a été soutenue par la Fondation The Ark à différents moments mais en particulier à son lancement. Que retenez-vous de cette collaboration ?
En 1998, The Ark n’existait pas encore dans sa forme actuelle, mais les premières pierres étaient déjà là. Cimtec et Sodeval avaient une solide expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat. Ils nous ont aidés à sortir du brouillard et à démarrer notre start-up dans les meilleures conditions possibles. Sans nous promettre aucun financement, ils nous ont ouvert les bonnes portes et présenté les bons investisseurs.
Cela a été un super soutien, merci ! Je conseille à tous les entrepreneurs que je connais de faire appel à la Fondation The Ark pour développer aussi bien leur PME que leur start-up.

 

Cliquez sur l'une ou l'autre des photos pour découvrir le parcours de l'une de ces 5 entrepreneures et vous inspirer pour l'avenir...

 

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